Le Pillerhöhe - 1559m

 

Après le Maroc le mois dernier, je vous emmène ce mois-ci découvrir de nouveau une ascension dans un pays encore jamais visité : il s'agit du Pillerhöhe, situé dans le Tyrol autrichien.

Cette montée peut se réaliser par 4 routes différentes, le col étant situé juste à côté d'une zone souvent très appréciée des touristes, à juste raison puisqu'on y domine la vallée et que par conséquent, on peut y admirer de superbes panoramas.

Le versant choisi sera le versant nord-ouest, annoncé comme le plus difficile avec 6 kilomètres à 11% de moyenne, dont 2 kilomètres à mi-parcours à 13,5%. Le plus dur certes, mais aussi le plus court, et logiquement le moins long à escalader. Ca tombe bien, car pas mal de route nous attendant juste après, tout gain de temps est donc bon à prendre !

La carte indique même une distance de 4 kilomètres. Sur ce coup, nos informations étaient légèrement erronées, ce qui est surtout du à une mauvaise lecture de la carte. En effet, les 4km sont comptés à partir de la sortie du petit village de Fliess, ce jusqu'au sommet, tandis que le départ de la montée est 2km avant Fliess, directement au fond de la vallée sur la route n° 180, à 869 mètres d'altitude.

A peine le carrefour derrière soi, la route s'élève de manière très abrupte : 11,8% sur le premier kilomètre. Quelques virages meurtriers à 180°, vraiment très difficiles à prendre à l'intérieur. Entre ces courbes, des lignes droites relativement longues, exposées en plein soleil, et où l'on a l'impression de ne pas monter, alors sans doute que c'est là que la pente est la plus forte !

Le 2ème kilomètre est construit de la même manière, mais la pente est plus modérée : 9,6% " seulement " ! On arrive ensuite dans Fliess, village où l'on commence à apercevoir la vallée. Elle paraît d'ailleurs bien loin, déjà plus de 200 mètres en contrebas.

Fliess n'est pas à proprement parler un village typique du Tyrol. Il est vrai que l'on n'y retrouve pas ici un hameau d'altitude isolé avec des petites maisons anciennes. Fliess semble globalement être d'une époque plus récente, avec un développement construit ces dernières décennies à partir de maisons à l'architecture classique des années 60-70.

La vallée est elle-même soumise à des travaux d'envergure. Il est courant en ce mois d'août d'y croiser des engins de chantier. Un nouveau tunnel autoroutier débute juste après le départ de la montée et récupère l'autoroute principale menant à Innsbruck (la route n° 180 n'est pas toutefois considérée comme une autoroute. Certains secteurs sont toutefois assimilés à une route pour automobiles, de fait interdite aux cyclistes, lesquels doivent se contenter d'une " micro-route " plus tranquille, qui sinue plus ou moins autour de la route principale.

La chaleur est de plus en plus présente. Quant à l'ombre : que nenni !
Qui plus est, va débuter ici pour moi l'un de mes pires cauchemars, avec 3 crevaisons sur les 3 prochains kilomètres. La faute à 2 chambres à air défectueuses à la durée de vie exceptionnellement basse, et inversement proportionnelle au prix payé à l'origine…

D'autant que se profile le spectre des 2 kilomètres à 13,5% de moyenne.

Dans le centre de Fliess, on découvre rapidement des panneaux indiquant le Pillerhöhe. Tiens, puisque c'est l'endroit où l'on va, pourquoi ne pas en profiter pour suivre la route proposée !

Le revêtement est de bonne qualité, les vues sur la droite vraiment sympathiques, le seul hic est que l'on attend avec crainte un durcissement très net de la pente.

Le seul hic (si l'on peut dire…) est que ce durcissement n'est jamais venu, ou en tout cas pas avec une telle ampleur. La raison est que cette portion si difficile concerne en fait une route plus courte, qui part également de Fliess, un peu plus loin, et sans être indiquée comme itinéraire principal pour rallier le col.

On doit se contenter par la force des choses d'un secteur de 2000m à 11,5%, puis 10,5%. Une moyenne de 11% au lieu de 13%, ça se sent quand même un peu !

La route semble être assez récente, certaines portions comportant un bitume presque lisse comme du billard. De plus, une partie de la route ne figure même pas sur la cartographie du GPS.

Parallèlement à notre route, on devrait apercevoir au-dessus non seulement la route que l'on aurait du prendre initialement, mais aussi la fin de la route jusqu'au col. En réalité, on ne voit rien du tout, car il y a pas mal d'arbres sur cette fin d'ascension.
Ce n'est pas plus mal pour éviter de souffrir de la chaleur. C'est également mieux pour réparer une crevaison !

Au bout d'un moment, on rejoint un petit carrefour, où sur la gauche, une toute petite route en assez mauvais état rattrape notre route principale. On pense qu'il s'agit de la fameuse route que l'on pensait emprunter depuis le départ. Le fait est qu'il n'y a aucun autre croisement jusqu'au sommet, hormis avec des pistes forestières.

Il n'aura même pas été possible au retour de goûter à cette route, ma roue malade et la réelle possibilité qu'il puisse y avoir des travaux en contrebas, obligeant alors à remonter une pente bien difficile, étant des raisons amplement suffisantes pour préférer redescendre par le même chemin !

Il reste encore 2,5 kilomètres jusqu'au sommet, le tout à 10%, pourboire compris !
La route serpente entre les sapins et est plutôt agréable.

Le col se présente enfin au niveau d'un carrefour où l'on peut soit redescendre dans la même vallée en poursuivant au sud, soit partir au nord-est pour rejoindre la vallée menant à Innsbruck au niveau de Imst.

Il y a une hütte privée, qui était fermée à ce moment-là. Mais le point d'orgue lorsque l'on gravit ce col consiste à poursuivre la route vers le sud sur environ 300 mètres. C'est l'endroit où il faut absolument aller lorsque l'on passe dans le coin, car on arrive au belvédère qui domine toute la vallée. Panoramas garantis en cas de beau temps !

Au final, cette ascension est à réserver aux gens qui aiment les montées sèches. Elle dure un peu moins de 7 kilomètres, avec une pente moyenne de 10,5%. Sa desserte multiple permet de l'inclure dans l'un des nombreux circuits en boucle qu'il est possible de faire dans la région.

copyright 2007 (texte écrit par Olivier D.).

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