Susten Pass - 2224m

 

Certains grands cols acquièrent parfois une plus grande renommée pour le cycliste lorsque celui-ci les grimpe successivement avec d'autres au cours d'une même sortie.

Mis en exergue par des courses cyclistes aussi célèbres que le Tour de France ou la Marmotte, les tryptiques pyrénéen "Tourmalet - Aspin - Peyresourde" et alpestre "Croix de Fer - Galibier - Alpe d'Huez" donnent d'emblée une certaine fierté à celui qui se sera sorti sans encombre de cette succession de difficultés.

La Suisse n'est pas en reste, et possède également son propre chemin de croix, pélerinage en haute altitude, avec la boucle Susten Pass - Grimsel Pass - Furka Pass, qui voit se succéder 3 cols de plus de 2000 mètres (et même 4 si l'on ajoute les 2379 mètres du Triebtenegg, col situé sur la petite route de l'Oberaarsee, juste avant de plonger vers le barrage).

La boucle, déjà empruntée à plusieurs reprises lors du Tour de Suisse, développe sur environ 120 kilomètres la bagatelle de 3400 mètres de dénivellée, dont pas loin de la moitié est représentée par la seule Susten Pass.

En effectuant la boucle, le départ du col est situé à Innertkirchen par le versant Ouest, et à Wassen par le versant Est. On peut également ajouter 460 mètres de dénivellée montante en démarrant le versant Est à Erstfeld.

Cependant, la route n°2 qui mène à Wassen est une route très fréquentée en été, et qui comporte de nombreuses portions couvertes. Bonjour les bonnes odeurs de tuyaux d'échappement dans les narines ! De plus, elle est relativement étroite si l'on considère le nombre de semi-remorques qui l'empruntent.

En revanche, la route de la Susten Pass (n°11) n'a rien à voir. On y est beaucoup plus à l'aise, le revêtement est de très bonne qualité, et les paysages traversés superbes !

Les premiers hectomètres au départ de Wassen comportent plusieurs lacets tortueux. La route emprunte des petits tunnels, franchit des ponts, et est même recouverte à certains endroits au début.

Les lacets sont anodins par rapport aux boucles du tortillard à crémaillère que l'on entrecroise à 3 reprises au-dessus de Wassen, petit train qui monte sans coup férir jusqu'à l'Oberalppass, situé à quelques kilomètres plus à l'Est, et qui culmine à plus de 2000 mètres d'altitude.

Sur les 2 premiers kilomètres, le paysage est assez touffu. On voit bien en se retournant les hauteurs de Wassen, mais devant soi, la végétation est assez abondante. Par conséquent, pas de vue dégagée. Mais ce sera pour bientôt !

Quelle est la pente moyenne me direz-vous ? Eh bien justement, elle est moyenne. Le pourcentage moyen sur les 17,6 kilomètres de montée est de 7,4%. Il fluctue entre 5,6% et 8,2%, mais reste généralement autour de 7,4% pendant la totalité de l'ascension.
Le pourcentage maximum est de 14%.

Cela en fait une ascension régulière, pendant laquelle il n'y a pas de temps mort, pas de moment pour se refaire en cas de fatigue passagère. Il n'y a aucune descente (contrairement à l'ascension du versant Ouest, qui comporte vers le bas des sections de faux-plats, voire de légères descentes).

Au terme de ces 2 kilomètres, on domine les arbres, la visibilité se dégage, offrant des perspectives magnifiques sur les massifs environnants.

Avant d'arriver à Meien, on aura déjà pu admirer le Schijenstöck et le Schafschijen sur la droite, et à gauche, 2 sommets à plus de 3000 mètres : le Fleckistöck et le Stucklistöck.
Devant soi, les moraines des 2994 mètres du Fünffingerstöck seront partie intégrante du panorama quasiment jusqu'au sommet. On peut les voir sur les 2 premières photos.

Meien marque l'entrée dans la vallée du Meiental. Le hameau suivant s'appelle Färningen. Il ne comporte que quelques cabanes et habitations de fortune. Inutile donc espérer y trouver de l'eau.

A cet endroit la seule possibilité de se rafraichir est la buvette située quelques centaines de mètres plus loin sur la droite de la route. La vue sur un glacier en dégustant une boisson fraîche en terrasse vaut le déplacement !

On aperçoit devant soi la pente régulière de la route (photo n° 2), mais le col est toujours invisible, et pour cause, puiqu'il est situé après un tunnel !

Après que la route se soit enroulée sur la gauche, on atteint la portion un peu plus difficile de l'ascension, avec 3 kilomètres entre 8 et 8,5%. La route propose quelques virages assez serrés (photo n° 3, où l'on aperçoit la route en contrebas), avant d'atteindre un premier tunnel.

Encore quelques dizaines de mètres de ligne droite, et un nouveau tunnel se profile à l'horizon. D'une longueur de 325 mètres, il mène à sa sortie au col, à un petit lac et à un large parking.

Du parking une marche de moins de 5 minutes vers les bâtiments sur la gauche (photo ci-dessus) permet d'atteindre après le restaurant le vrai col de la Susten Pass, situé à 2264 mètres d'altitude.

Ce col marque la limite entre les cantons de Bern et de Uri.

A ne surtout pas manquer en cas de beau temps : commencer à descendre la route sur environ 1 kilomètre, afin d'admirer l'un des plus beaux glaciers de Suisse visible depuis un col : le Steigletscher (photo ci-dessus), dont le lac (Steisee) est alimenté par le Hinter Tierberg et le Sustenhorn.
Ce massif culmine à 3503 mètres.

copyright 2006 (texte écrit par Olivier D.).

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