La Peña Hincada (Puerto de Cantohincado) - 1412m

 

Après avoir découvert ces derniers mois dans ces pages des ascensions assez longues, ou plus courtes mais nerveuses, voici venu le moment de cheminer tranquillement au cours d'une ascension ni très longue ni très pentue.

L'élue du mois répondant à ces critères est la Peña Hincada (aussi appelée le puerto de Cantohincado), située dans la province de La Rioja, au sud du Pays Basque espagnol.


Lac du barrage de Gonzalez de Lacasa

A première vue, l'étude du profil ne donne pas franchement froid dans le dos, avec 530 mètres de dénivelée à gravir sur 13 kilomètres, soit seulement 4,1% de moyenne.
L'arrivée en voiture au point de départ, fixé à Villanueva de Cameros, est aussi tranquille que l'ascension qui va suivre !

En ayant vaincu de haute lutte le relais de Moncalvillo situé un peu plus au nord (et dont la description figure dans la rubrique "archives" de ce site), la N111 qui nous plonge dans la province de La Rioja, entre plaines à perte de vue, gorges, et montagnes de la Sierra de Camero Nuevo, est une transition quasi-parfaite.

A noter également en cette fin de printemps, parmi les panneaux les plus à la mode au bord des routes de cette région de l'Espagne, une très bonne présence du panneau "salida de camiones", en référence aux nombreux engins de chantier intervenant sur les tout aussi nombreux travaux routiers effectués en préambule de la saison estivale à venir !


Ortigosa de Cameros et le lac du barrage de Gonzalez de Lacasa

Mais lorsque le véhicule possède de bons amortisseurs, les passages où le bitume est en réfection ne sont pas trop déstabilisants pour les sacs, bouteilles, vélo, et autres objets tassés tant bien que mal au fond du coffre.

Le village de Villanueva de Cameros - 126 habitants - est situé à environ 900 mètres d'altitude. Depuis la N111, les seuls souvenirs seront un relais routier, une station essence, et 3 places de parking, à l'ombre l'après-midi, situées juste au niveau de l'embranchement vers le puerto de Cantohincado, ça tombe bien !

Les premiers mètres de l'ascension débutent par un petit faux plat descendant, qui s'enroule rapidement en un lacet vers la droite pour remonter doucement sur des pentes modérées de 5% environ.
La route remonte une vallée boisée, mais sans ombre, les arbres ne dépassant guère les 10 mètres de hauteur.
Un peu plus bas sur la droite coule le rio Albercos, qui rejoint le rio Iregua au niveau de Villanueva.


Un peu avant d'arriver à Ortigosa de Cameros

Au bout de 2 kilomètres, la route s'aplanit juste après avoir franchi le barrage de Gonzalez de Lacasa. Ce barrage, dont la construction a été achevée en 1962, mesure 72 mètres de hauteur pour 316 mètres de large.
Il fait partie des quelques barrages que l'on peut croiser dans la région, comme par exemple le barrage de Pajares, et celui de Mansilla.

Contrairement à la Suisse, où l'eau est acheminée directement vers des centrales électriques par un réseau souterrain complexe, les barrages rencontrés ici sont de dimensions bien plus modestes, une partie des eaux étant évacuée en rios coulant ensuite au fond des vallées.

On peut parfois y voir des constructions émerger du lac de retenue, témoignages d'anciens hameaux noyés, comme par exemple le clocher d'une église au barrage d'El Ebro.

Après avoir longé la retenue, la route principale tourne à droite, en continuant de longer le lac, puis serpente dans les arbres avant de rejoindre la N111 plus au nord. Elle y traverse le village d'El Rasillo de Cameros, installé légèrement sur les hauteurs du lac, ainsi qu'on peut le voir sur la photo du haut.


Ortigosa de Cameros

Avant ce virage à droite, préférer la route n° 332 qui remonte une petite gorge assez aride.

Derrière, au gré de la météo et des virages, on pourra profiter de quelques vues panoramiques du lac et de la sierra de Cameros, avant d'arriver bientôt à Ortigosa de Cameros, petit village d'un peu plus de 300 habitants perché à 1.062 mètres d'altitude. Ses principaux revenus sont tirés de l'exploitation forestière (notamment le bois pour les charpentes), de l'élevage et du tourisme.

Les maisons typiques en ces petites bourgades reculées sont blotties les unes contre les autres, orientées vers le sud, avec l'église en bordure du village.
L'architecture et les décors ressemblent beaucoup au Roussillon, et notamment aux petits villages des Pyrénées Orientales situés entre Prades et Céret.

A une bifurcation où la route est temporairement d'une qualité relative, il est possible de partir vers le sud, afin de rejoindre en un 3ème point la fameuse N111, au pied de l'intersection des cols de Santa Inès et de Piqueras.


A l'approche des lacets terminaux

On privilégiera dans un premier temps la route vers l'Ouest, afin de décrocher le Puerto Hincada au terme des 9 kilomètres restants.
La route remonte tout doucement à la sortie de Ortigosa de Cameros, pour se stabiliser autour des 3/3,5% pendant 3 kilomètres.

Elle devient très étroite, mais suffisante bien sûr pour y passer, d'autant que l'on ne croise ici quasiment aucune voiture, tant la circulation est faible.

Les arbres que l'on croisait au début ont temporairement disparu, laissant la place à des pinèdes particulièrement dégarnies.
C'est le moment difficile de l'ascension lorsque le soleil chauffe, car il n'y a pas du tout d'ombre.

Le sprint final est constitué de 6 kilomètres à 5%. La route devient une route de montagne (tout est relatif !) avec plusieurs virages en épingles à cheveux, et même un bref passage à près de 14%.
L'ombre est revenue en même temps que les arbres, mais du coup, la vue ne porte pas très loin, il faut savoir ce que l'on veut !


Vue du col vers le nord-ouest

S'ensuit après un dernier virage sur la gauche le Puerto Hincada, col géographique parfait, impression accentuée par la tranchée sommitale entre laquelle se faufile la route.
Nous sommes à 1412 mètres d'altitude.

On voit très bien au-delà de la pinède les montagnes de la sierra de Camero Nuevo, succession de petites collines couvertes de sapins.
Un peu après le col, un petit abri de berger constituera un cadre idéal pour la photo souvenir.

Pour redescendre, on peut soit rebrousser chemin, soit continuer vers Brieva de Cameros, afin de réaliser une boucle en passant ensuite au sud par le col de Montenegro afin de rejoindre Villanueva sur la N111, le tout en empruntant plusieurs routes particulièrement pittoresques, et très représentatives des paysages que l'on rencontre dans la région de La Rioja.

copyright 2006 (texte écrit par Olivier D.).

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