L'Engstlenalp - 1837m

 

De retour en Suisse pour la présentation de cette nouvelle ascension du mois, l'engstlenalp, située dans le centre du Pays, légèrement au nord de la fameuse boucle Grimselpass - Furkapass - Sustenpass.

Cette région comporte de nombreux points de chute pour les amateurs de randonnées, de cyclisme, et de montagne en général.

C'est également un régal pour les yeux, de par la présence de nombreux panoramas, de lacs et de glaciers, dont certains sont même visibles directement depuis la route.

L'engstlenalp est le nom d'un petit hameau distant de quelques centaines de mètres seulement de la Sustenpass et de la station de Melchsee-Frutt. Il est d'ailleurs possible d'atteindre cette dernière en empruntant un sentier franchissant un col.

Ce hameau est desservi par une route privée à péage.
Comme souvent pour ce genre de route, le péage est salé lorsqu'on vient en voiture ou en moto. Mais heureusement, comme souvent, les cyclistes et les randonneurs peuvent passer gratuitement !

La montée de l'engstlenalp dure 16 kilomètres, et mène de 620 à 1837 mètres d'altitude, soit une dénivelée de 1200 mètres et un pourcentage moyen d'un peu moins de 8%.

Le départ est situé à Innertkirchen, petite localité au pied des montagnes, et qui doit sa renommée à sa situation. C'est en effet le point de départ de l'ascension de la Grimselpass et de la Sustenpass.

Nichée au creux de plusieurs vallées, elle se trouve face à des blocs et parois rocheuses hauts de plusieurs centaines de mètres.
Correctement achalandée pour une ville de cette taille, il y a néanmoins de nombreuses possibilités d'hébergement, et notamment des campings aux prix plus doux que dans bien d'autres cantons suisses.

L'un des campings propose même une vue originale sur un centre de traitement des eaux usées. Heureusement, tous les autres campings n'étaient pas plein !

Le début de la route coïncide avec la montée de la Sustenpass. Les quelques hectomètres dans Innertkirchen sont globalement plats, mais une fois passé le carrefour principal et avoir traversé la voie de chemin de fer, la route commence à s'élever.

Les 4 premiers kilomètres voient se succéder quelques villages sur des pentes à 5/6%. La circulation estivale est relativement importante, la route étant assez touristique. Nombre de motos très élevé.

Ne pas rater ensuite une petite route à gauche à une bifurcation triangulaire. C'est la route de l'engstlenalp, que l'on ne quittera plus jusqu'au sommet.

Un panneau signale le tarif dont il faudra s'acquitter quelques kilomètres plus loin. Environ 10 euros pour un véhicule, ce qui est tout de même moins cher que la route à péage des Tre Cime di Lavaredo dans les Dolomites italiennes.
N'espérez pas profiter du paysage sans payer, car la route menant jusqu'au péage est essentiellement en sous-bois.

Lors de quelques trouées entre les arbres, de jolies vues sur les montagnes avoisinantes se découvrent peu à peu, mais niveau paysage, c'est à peu près tout ce que l'on pourra se mettre sous la dent.

Ce n'est qu'après que les paysages se dévoilent.

La pente est déjà bien plus prononcée. On peut même dire que l'importance de la pente devient inversement proportionnelle avec le calme qui règne désormais sur la route devenue presque déserte. 3 kilomètres à 10,5% de moyenne, les choses deviennent sérieuses.

La route est relativement étroite. Elle monte tout droit puis s'entortille vers la droite jusqu'à la barrière de péage, qu'elle atteint après quelques lacets droite-gauche.

Une fois passé le bâtiment tenant compte de péage-restaurant-bar, le paysage s'éclaircit, et se dégage même franchement. Notre petite route descend légèrement pour se retrouver au fond d'un vallon, qu'il va falloir remonter jusqu'au sommet.

De chaque côté, les parois rocheuses culminent à 2200/2300 mètres. En ce début de saison, la fonte des neige hivernales crée de nombreuses cascades se succèdant les unes les autres. Le spectacle est magnifique.

Les alpages au fond de la vallée encadre un torrent fougueux charriant dans la vallée les eaux récupérées de ces différentes cascades. Quelques vaches profitent déjà ça et là des pacages déneigés.

Le chaland pourra également largement profiter de ce panorama au cours des 4 kilomètres de route quasi plate et rectiligne qui s'ensuivent.

Au terme de cette portion, il ne reste plus que 5 kilomètres à grimper, mais encore 500 mètres de dénivelée, soit 10% tout juste.

C'est l'un des paradoxes des ascensions en Suisse. En effet, lorsqu'on regarde la pente moyenne, on est susceptible d'obtenir un chiffre tronqué, car cette moyenne est calculée à partir de la distance entière, sachant que plusieurs de ces kilomètres sont plats ou presque. Du coup, en occultant ces portions, la pente moyenne s'élève d'un coup de manière assez sensible.

La dernière partie est plus sinueuse, mais le revêtement est toujours de bonne qualité. Quelques barrières canadiennes égrènent le passage.

Lorsque la route fait face à la vallée que l'on a progressivement remonté, on a encore droit à un magnifique panorama, d'autant qu'en ce début de saison, la neige est encore bien présente, donnant parfois presque l'impression d'emprunter une route de haute montagne.

L'arrivée est marquée par la présence de quelques chalets, la plupart à usage de bar ou de restaurant. Un parking assez important se remplit à grande vitesse lorsque les beaux jours sont arrivés, déversant dans la montagne son flot de touristes du jour.

La route prend fin et est remplacée par un chemin de terre de qualité assez moyenne. En empruntant la voie de gauche, qui remonte légèrement vers l'est, on arrive à l'engstlensee, lac d'altitude dans lequel se reflètent les montagnes avoisinnantes.

Il ne reste plus idéalement qu'à se reposer et à pique-niquer en observant le spectacle autour de soi !

copyright 2007 (texte écrit par Olivier D.).

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