Le col du Saint Gothard - 2109m
L'ascension de ce mois-ci nous emmène faire une petite incursion dans les Alpes suisses découvrir le col du Saint Gothard.
Ce col fait partie de ceux qui offrent le plus de voies de passage différentes pour le franchir, avec deux routes, un tunnel routier, et un tunnel ferroviaire permettant de transporter les voitures par rail de l'autre côté du col en 15 minutes seulement.
A vélo, les possibilités sont plus réduites, le versant sud pouvant être gravi, soit par la route remontant le Val Tremola, soit par un mauvais sentier de qualité aléatoire, et dans ce dernier cas, uniquement avec un VTT.
Par le versant nord, seule la nouvelle route peut être empruntée, l'ancienne route pavée n'étant plus entretenue.
La route par le Val Tremola fait partie des routes à grand spectacle que l'on peut rencontrer dans les Alpes, par la beauté des paysages traversés, avec la présence de nombreux virages à 180°, et surtout par son revêtement pavé.
Le départ s'effectue depuis le village d'Airolo,
situé à 1159 mètres d'altitude. L'ascension s'étend sur 15 kilomètres, et offre
une dénivellée de 949 mètres jusqu'au col (2108m).
Cette ascension présente une pente moyenne limitée de 6,3%, avec quelques portions
d'un maximum de 8%.
La pente à la sortie du village de Airolo est de
5% environ, et permet donc une mise en jambe plutôt tranquille. On voit bientôt
partir sur la droite le sentier menant au col. Les premiers hectomètres sont
assez chargés au niveau du trafic automobile, car c'est l'unique route menant
au sommet.
Le revêtement est de bonne qualité.
Un peu plus loin, une bifurcation laisse le choix aux automobilistes entre la route d'accès normale, et l'ancienne route par le Val Tremola. Pour les cyclistes, il n'y a qu'une possibilité, la route normale étant interdite. Des panneaux symbolisés par un petit vélo indiquent la route à prendre.
La route s'élève
ensuite pour se maintenir aux alentours des 7/8%, ce jusqu'au col. La première
partie de l'ascension est constituée de grandes lignes droites ponctuées par
des virages assez larges. Quelques zones pavées commençent à s'intercaler entre
les portions bitumées, obligeant soit à passer dans le caniveau, soit à ralentir
son allure et à rouler sur les pavés. Ceux-ci sont plus agréables et moins biseautés
que certains secteurs de la course Paris-Roubaix.
Mais il vaut mieux éviter de faire cette ascension par temps de pluie ou de
brouillard, les pavés devenant alors particulièrement glissants.
Bientôt, on aperçoit une barrière levée au dessus
de la route, qui symbolise l'entrée dans le Val Tremola. A partir de cet endroit,
la route est pavée jusqu'au sommet.
Le paysage devient plus minéral, les dernières
maisons sont derrière soi.
La nouvelle route est très bien visible, plus haut sur la gauche, surtout la portion en tunnel semi-ouvert, comme dans le col du Grand Saint Bernard. On remarque à cette occasion l'ingéniosité des Suisses pour faire passer une route à n'importe quel endroit, quelque soit le relief et les obstacles à lever pour y parvenir.
Peu après, débute une série de lacets très resserrés, la route semblant se ramasser sur elle-même. Il y a beaucoup moins de véhicules qu'au début de la montée. Ne restent en général que quelques touristes et les motards. Les bruits de la circulation que l'on entend proviennent surtout de l'autre route, qui surplombe la vallée.
A chaque passage d'un nouveau lacet, on découvre en regardant derrière soi la plupart des lacets que l'on vient de franchir, vision insolite d'un champ de pavés issu de la construction de cette voie, de 1827 à 1830. Cette construction faillit même laisser le canton d'Uri en fâcheuse posture financière pour cause de dépassement du budget initial, au point de devoir instaurer un système de péage pour les animaux et personnes en transit.
Au bout d'une dizaine de kilomètres sur cette voie, le col finit par se profiler.
Véritable point de rencontre, ce col est situé
sur un terrain circulaire assez plane, au centre duquel se trouve un lac d'un
bleu profond.
Une réplique de carriole tirée par des chevaux se trouve au milieu de ce lac,
lui-même ceinturé par la nouvelle route.
Entourant cette route, un musée, un hôtel et un restaurant cohabitent non loin de l'ancien hospice.
A proximité du panneau en pierre, une piste de service se dirige vers un barrage situé un peu plus haut, offrant une vue dégagée sur la vallée sud. C'est également la piste qui relie le sentier permettant de rejoindre Airolo en VTT.
Ce col n'est sans doute pas le plus beau col de Suisse, néanmoins, l'accès par cette route pavée est vraiment original, et les panoramas méritent tout de même le déplacement.
copyright 2006 (texte écrit par Olivier D.).