Le Puy de Dôme - 1465m
Cette ascension, ça faisait longtemps que j'avais envie de la faire ! Il a pourtant fallu attendre longtemps avant de pouvoir la réaliser, sans doute du fait de sa situation géographique, relativement éloignée des autres grandes ascensions que tout cycliste rêve d'effectuer au moins une fois.
Le Puy-de-Dôme est en effet avec ses 1465 mètres l'une des figures emblématiques du département, auquel il a d'ailleurs donné son nom en 1790. Il est le plus haut des 80 volcans qui composent la chaîne des puys.
Me voici donc de très bon matin garé sur le parking au pied du Puy-de-Dôme. A cette heure très matinale (6h30 !), le parking est déjà presque plein ! Pas de touristes ou de promeneurs, mais de cyclistes venus en voiture, et en train de préparer une ultime fois leur machine.
Pourquoi de si bonne heure ? L'explication est simple : la route du Puy-de-Dôme est une route privée, payante depuis 1927. Celle-ci est réservée aux cyclistes de mai à septembre, uniquement le mercredi et le dimanche, de 7h00 à 8h30, et est interdite le reste du temps. Le créneau est donc serré, ce qui justifie que le parking soit autant rempli en ce dimanche d'août, d'autant que le beau temps est de la partie.
Il est loin le temps où Fernand Ladoux réussi en 1892 la première montée du Puy-de-Dôme à vélo ! Et même si le Tour de France n'est pas souvent venu sur ses pentes, cette ascension est de celles qui compte au tableau de chasse d'un cycliste.
Les plus courageux ont déjà enfourché leur bicyclette, puis sont redescendus à Clermont-Ferrand pour faire l'ascension d'une seule traite. Les autres débuteront leur montée au pied de la route privée.
La première partie de la montée depuis Clermont-Ferrand jusqu'au parking dure 9 kilomètres. Elle propose quelques vues dégagées sur la ville, essentiellement toutefois sur des portions où la circulation est assez importante. La dénivelée totale sur cette section est d'environ 500 mètres, soit une moyenne encore raisonnable inférieure à 6%, avec quelques pointes à 9%.
Cela devient un peu plus intéressant sur les 5 derniers kilomètres, ceux au cours desquels le cœur va s'emballer et le souffle devenir plus poussif, ceux au cours desquels le plus petit développement sera probablement utilisé, ceux au cours desquels seuls les meilleurs ne mettront pas pied à terre une seule fois !
En effet, les choses sont dites d'une manière on ne peut plus claire sitôt franchi le péage (fermé à cette heure, c'est gratuit pour les cyclistes !), puisqu'un panneau annonce que les 4,5km restants sont à 12% en moyenne.
Déjà, le petit groupe d'une trentaine d'unités commence à se désagréger. L'observatoire et l'antenne TDF paraissent à portée de main sur cette route en forme d'escargot, qui semble indéfiniment tourner à droite.
Chacun effectue la montée à son rythme, les premiers ce jour-là ayant atteint le sommet en un peu moins d'une demi-heure.
L'arrivée au sommet nous fait découvrir combien cet ancien volcan est marqué d'histoire, compromis entre la culture, la science et le sport. Ainsi peut-on découvrir les ruines du temple de Mercure, ancien temple gallo-romain édifié au 1er siècle après JC, et s'étendant sur près de 4000m².
Immédiatemment à côté se trouve une plaque commémorative de l'épique arrivée d'étape du Tour de France 1952, rappelant la victoire de Fausto Coppi au terme d'un incroyable finish.
L'observatoire des Sciences de l'Univers et la Tour TDF permettent également de mesurer la situation géographique stratégique du Puy de Dôme.
La vue est saisissante, portant sur plusieurs kilomètres à 360°. Des puys voisins jusqu'aux plaines bien au-delà de Clermont-Ferrand, c'est tout un porfolio du département qui défile sous vos yeux. Plusieurs panoramas proposent en effet de découvrir Clermont-Ferrand à l'est, la chaine des puys au nord, ou encore la chaîne des Monts-Dore au sud, chaîne bien pourvue en ascensions pour les amateurs du genre.
Plus terre-à-terre, une borne en béton à l'amorce de la descente rappelle la pente de 12% sur les 4,8 kilomètres à venir.
Le lever matinal et le vent froid souvent présent au sommet auront pleinement justifié un arrêt quelques minutes plus tard pour déguster un bon chocolat chaud en récompense de cette mythique montée !
copyright 2006 (texte écrit par Olivier D.).